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30 janvier 2007

Connaître l'Asie, pour comprendre la mondialisation de demain

Asie              expo_colonial

ASIE

L'idée d'Asie n'est pas une notion asiatique, mais européenne.

Au 18ème et 19ème siècle, les sciences sociales (linguistique, histoire, géographie moderne, phliosophie des droits, théorie de l'Etat et des races, économie politique) se sont rapidement développé en Europe, en même temps que les sciences naturelles. Ensemble, elles ont dessiné une nouvelle carte du monde. Les représentations de l'Europe et de l'Asie ont été intégrées à la notion d"histoire mondiale". Charles de Montesquieu, Adam Smith, Georg Wilhem Friedrich Hegel, et Karl Marx, ont construit l'idée de l'Asie par contraste avec celle de l'Europe, et l'ont intégrée à une vision téléologique de l'histoire :

                - Opposition entre les empires asiatiques multiéthniques et l'Etat monarchique/souverain européen

                - Opposition entre despotisme asiatique et les systèmes politiques et juridiques européens

                - Opposition entre le mode de production asiatique, nomade et agricole et la vie urbaine et le commerce      européens.

L'idée de l'Asie faisait partie d'un discours qui a universalisé la modernité européenne et a fourni un cadre narratif identique aux colonialistes comme aux révolutionnaires.

Les représentations de l'Asie révèlent l'ambiguïté et les contradictions que comporte l'idée de l'Asie. Celle-ci est à la fois colonialiste et anti-colonialiste, conservatrice te révolutionnaire, nationaliste et internationaliste, elle toruve son origine en Europe et façonne l'interprétation que l'Europe a d'elle même; elle est étroitement liée à la question de l'Etat national et recoupe la vision impériale; c'est un concept de civilisation en contraste avec celui de l'Europe, et une catégorie géographique établie dans les relations géopolitiques.

Pour comprendre l'importance de la modernité asiatique, il faut sortir de l'eurocentrisme en se gardant néanmoins de tomber dans l'asiacentrisme.

Référence et sources : "Le monde diplomatique", bimestriel Février-mars 2006- Wang Hui

Voir site : http://www.larevuedesressources.org/rubrique.php3?id_rubrique=53

et http://www.larevuedesressources.org/article.php3?id_article=549

HISTOIRE de comprendre

Contrairement aux idées répandues à l'Ouest aux XIXème siècle et XX siècles, l'Asie a connu un développement florissant et occupé une place prépodérante dans le commerce international. En 1750, l'Inde et la Chine fabriquaient à elle deux plus de la motié des richesses produites sur la planète. Un retour sur l'histoire permet de sortir d'une vision purement occidentale du progrès.

En 1776, Adam Smith écrivait :"la Chine est un pays bien plus riche que toutes les contrées d'Europe", réalité que les jésuites connaissaient depuis déjà fort longtemps. Pour sa part, le Père Jean Baptiste du Halde, dont l'encyclopédie sur la Chine influença les commentaires favorable de Voltaire, notait en 1735, que l'empire chinois, florissant, connaissait un commerce intérieur supérieur à celui de l'Europe.

Avant 1800, l'Asie dans son ensemble se trouvait au centre d'un réseau dense d'échanges régional, établi depuis des siècles, cette dernière étant la zone pprincipale de production et de profit du monde.

Les flux commerciaux entre Chinois, Indiens, Japonais, Siamois, Javanais, et Arabes étaient de très loin supérieurs aux flux intra-européens; le niveau des connaissances scientifiques et techniques était élevé, dépassant dasn bien des domaines celui des Européens. Comme l'a souligné Joseph Needham, historien des sciences, en terme technologique, "la Chine se trouvait dans une position dominante avant et après la Renaissance en Europe". Cette avance se confirmait dans les domaines tels que l'acier, le fer, les horloges mécaniques, l'ingénierie (pont à suspension), les armes à feu et les équipements pour forages profonds.

selon les estimations de l'historien de l'économie Paul Beiroch, en 1750, la part de la production manufacturière chinoise était de 32,8%, alors que celle de l'Europe était de 23,3%- leurs populations respectives étant estimées à 207 Millions et 130 Millions. Prise ensemble les parts de la Chine et de l'Inde atteignaient 57,3% de la production manufacturière globale.

L'Asie représentait au sens large 80% des richesses produites (du PNB) de la planète, avec 66% de la population mondiale.

- Explication du déclin de l'Asie sur le plan économique.

Nulle catastrophe naturelle pour expliquer le déclin chinois et indien, mais la colonisation occidentale et britannique en particulier.

La désindustrialisation de l'Asie résultait d'un double mécanisme :

          1) l'avance européenne acquise sur le plan technique, notamment le machinisme qui permettaient des hausses de la productivité entraînant une réduction des coûts de production.

           2) Cette désindustrialisation procédait des termes de commerce et d'échange inégalitaire imposées de façon cohercitive par les métropoles coloniales : la concurrence des manufactures européennes sur les marchés indiens et chinois se faisaient dans un cadre de "libre-échange" qui était tout sauf libre , les colonies se trouvant dans l'obligation d'ouvrir unilatéralement leurs frontières aux produits européens , sans contre-partie.

           L'Inde vit son industrie manufacturier dévasté pour se transformer en exportateur net de coton brut, transformation qui entraînades famines dévastratrices dues à la subsitution du coton aux cultures vivrières.

           Quant à la Chine, à qui la Grande Bretagne puis la France avaient imposé, à travers les deux geurre de l'opium (1839-1842 et 1856-1858), la cosnommation de l'opium produit en Inde, elle dut accepter des tarités inégaux et connut une désindustrialisation partielle de son industrie sidérurgique.

           De là découlent la création des tiers-mondes en Asie, la divergence toujours croissante au cours des siècles entre pays colonisés et colonisateur.

           De 53% de la production manufacturière mondiale en 1800, la Chine et l'Inde ne représentait plus que 7,9% en 1900.

           Seul le Japon, échappa à ce sort et grâce à la restauration de l'ère Meiji de 1868, ce dernier sera le seul pays non occidental à réussir son effort d'inductrialisation et de modernisation au 19ème siècle.

           En se replaçant dans la perspective de ce XXIème siècle, la Chine et l'Inde deviendront incontestablement des acteurs prépondérants dans le système économique et financier international.

            Longtemps habitué à être le sujet pensant de l'histoire des autres, l'Occident devra désormais repenser sa propre histoire non plus comme exception mais comme moment circonscrit dans l'histoire universelle.

          Comme l'écrit l'antropologue Jack Goody, on ne peut considérer les grandes réalisations de l'Occident comme liés à des caractéristiques de très longue durée, voire perpétuelles, des cultures occidentales, mais comme le fruit de l'un des mouvements pendulaires" des sociétés au cours de l'histoire.

           Référence et sources : "Le monde diplomatique", bimestriel Février-mars 2006- Phlip S. Golub

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